Job, quelle urbanité ?
Une étude patrimoniale et urbaine menée avec l’association Carton Plein
Commune réalise une étude du bourg-centre de job au moyen d’un grand portrait de bourg sous la forme d’une axonométrie dessinée. Une résidence sur place et la complicité de Carton plein permettent de récolter la géo-histoire des lieux.
Extrait :
” Job est un village calqué sur sa géographie. Le point haut du bourg est aujourd’hui occupé par l’Église Saint-Loup. La rue de la mairie occupe une ligne de crête tout comme la route de Pailhat. Le bourg conjugue ainsi deux types de formes urbaines, celle d’un noyau en forme de coquille associée à deux extensions linéaires le long des anciennes routes principales. L’urbanisation s’est ensuite développée de façon plus anarchique le long de la nouvelle route de Vertolaye, crée au XIXème siècle.
Ces deux types d’urbanisation ont des conséquences très diverses sur l’architecture et l’habitabilité des constructions. Sur les crêtes, les maisons bénéficient d’un jardin arrière, quand les maisons du noyau (ou placées à la jonction du noyau et de ses extensions) n’en possèdent pas, affirmant un caractère plus urbain, souvent rehaussées d’un étage supplémentaire.
Cette situation d’oppidum a été préservée en partie par les grandes propriétés enserrant le village. Les Mélèzes, comme la Farandole. Les extensions récentes se sont concentrées sur un autre coteau, ne perturbant pas la lecture du paysage.
En venant d’Ambert, Job domine le pays mais paradoxalement, rares sont les espaces publics au coeur du village où il fait bon flâner pour profiter de cette situation de balcon ensoleillé sur la vallée. Il faut sortir du village et se rendre au parc des mélèzes, à la chapelle des preux ou au cimetière pour retrouver les beaux paysages du Forez. Job possède ainsi plusieurs satellites qui marquent ses extrémités et forment des promenades agréables.
La comparaison des cadastres de 1826 à nos jours met au jour la création de la D66 et l’élargissement de cette route au centre du village. Les rues principales (rue de la mairie, rue des jardins) sont devenues secondaires, tout comme la nouvelle route de vertolaye (D67) a mis à l’écart la rue du Gué. La perception du bourg en a changé, ce dernier s’appuyant dorénavant moins sur la géographie que sur un mode de transport : l’automobile. Cette dernière a transformé tout l’espace à son usage : exception faîte à l’arrière de l’église, tout le village a été goudronné.
Une pluralité de typologies.
On trouve à Job plusieurs familles de bâtiments qui nous renseignent sur les différents usages et pratiques qui s’y déroulaient. En premier lieu, les bâtiments institutionnels (que ces institutions soient publiques, ou privées : l’église, la cure, la mairie, l’ancien couvent de la farandole, sa chapelle (rasée), la poste, l’école, la maison de retraite, l’hôtel des voyageurs (ancien relai de poste). Si l’église est dans un bon état, comme l’école, la poste ou l’ancienne cure, d’autre bâtiments sont en attente d’usages. La tentation est grande de construire encore alors que l’on possède des bâtiments vides : c’est plus facile, mais ce n’est plus raisonnable.
Quelques maisons se distinguent des autres en tant que villas. C’est le cas de la maison de retraite et de la maison du docteur Coste. Elles possèdent un parc entouré de murs surmontés de grilles (disparues pour la maison de retraite). Viennent ensuite les maisons de bourg, bâties sur deux ou trois niveaux, d’époques diverses, ayant la particularité de s’implanter en mitoyenneté. Il est étonnant de constater le peu de dépendances agricoles, granges et bâtis liés à l’exploitation des terres, exception faîtes de quelques constructions sur la rue du Gué. Il est plus probable que Job réunissait autrefois commerçants et artisans, comme un petit bourg urbain autour duquel gravitait des hameaux agricoles et paysans.