Un grand dessin du village affiché dans la rue ouvre le débat sur l’avenir des lieux.

L’axonométrie est utilisée ici comme outil descriptif afin de rendre compte de ce qui est présent. Le trait tremblé de la main apporte une dimension sensible nécessaire à l’appréhension de cette représentation par tous.

Une semaine en résidence au village fut nécessaire à l’élaboration de cette vue aérienne à partir du seul cadastre en 2 dimensions.

Ce temps “en résidence” fut l’occasion de réfléchir ensemble au devenir du village :
· soirée débat “Quel village voulons-nous ?” avec habitant et élus
· ateliers avec les enfants de l’école primaire autour de l’architecture et de l’urbain
· échanges avec les élus locaux sur les études à mener

Relevé d’une cour de maison – typologie traditionnelle du village

Pour le festival Festichânes, une sérigraphie du grand dessin a été réalisé.
Chacun peut ainsi emporter chez lui la vue du village.

Festichânes – La soirée bat son plein

Chânes

Comment réinventer un commun à l’échelle du village ?

Une étude urbaine et patrimoniale

Il s’agit moins d’inventer quelque chose que de déplacer le regard sur ce qui existe déjà. Faire l’inventaire des ressources en présence est un préambule nécessaire à toute velléité de transformations : il s’agit d’identifier précisément un milieu afin que chaque intervention nouvelle (la construction d’une maison par exemple) concourt à valoriser l’espace du commun plutôt qu’à le détruire.

L’étude patrimoniale et urbaine réalisée par le collectif d’architectes Commune, sous la forme d’un grand dessin du bourg vu du ciel est à la fois un relevé précis, un grand dessin poétique et une vaste enquête collective à la recherche des ressources en présence. Le travail de mise en lien mené par le comité des fêtes et la collaboration de tous les habitant·e·s ont permis de collecter bien plus que la phrase urbaine locale. Si les plus anciens ont fait état de leurs souvenirs, les plus jeunes se sont exprimés quand à leur pratique du territoire dressant un portrait du village plus large que son seul portrait architectural. Piscines, cabanes ou trampoline sont représentés au même titre que le clocher de l’église, une bétonnière ou une mobylette. Quelques détails infimes ont parfois plus de place dans l’imaginaire collectif que les éléments patrimoniaux classiques. Le dessin montre ce territoire que nous avons en partage, à travers ses atouts et ses fragilités.

Le choix d’étudier plus précisément le bourg-centre est lié à une problématique très actuelle. À l’heure où nous avons à modifier nos pratiques si nous souhaitons assurer aux générations à venir de bonnes conditions d’existence ou simplement nous adapter aux changements climatiques, le bourg-centre fait figure de bibliothèque de solutions à mettre en oeuvre. Construit avant l’ère du pétrole, le bourg-centre a été bâti avec des ressources locales, dans une économie de circuit-court soucieuse d’une certaine frugalité. Le dessin présenté nous montre un village non seulement adapté à son environnement mais construit par les relations que les êtres humains ont entretenu avec une géographie singulière dont il a su tirer sa subsistance. Le portrait du village présenté ici est le fruit de quelques siècles de pragmatisme qu’il serait bon de ne pas ignorer dans les années à venir.

A partir de là, libre à tous d’imaginer la suite de la petite histoire des lieux :

· Comment accueillir de nouveaux habitants et de nouvelles constructions en ayant à coeur d’embellir les lieux ?
· Comment adapter les maisons du centre aux désirs actuels en matière d’habitat ?
· Comment circuler de manière à réduire les nuisances liées à l’automobile ?
· Comment adapter Chânes aux changements climatiques ?
· Quels espaces pour se rencontrer ?
· Quels lieux pour renouveler notre citoyenneté ?

Equipe
Antoine Begel, Martin Rollin, Alexis Stremsdoerfer

Merci aux partenaires